Biologie végétale
Règne végétal
Base de la nomenclature
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Toute classification implique l’existence d’unités de base que l’on pourra par après grouper en unités supérieures ou subdiviser en unités inférieures. L’unité de base en Systématique est l’espèce.
Aussi paradoxal que le fait puisse paraître, les systématiciens ne sont pas encore d’accord aujourd’hui, sur la définition exacte de l’espèce. Les entités concrètes existant sous nos yeux sont des individus, par exemple : un hêtre. Nous avons voulu faire abstraction de tous les hêtres et lui donner le nom scientifique de Fagus sylvatica. Cet exemple ne présente à première vue aucune difficulté‚ mais quand on sait que les hêtres ont différents types de feuilles suivant la forme (var. asplenifolia) et la couleur (var. purpurea), le doute commence à se répandre sur l’identité exacte de tous les individus de l’espèce. On a donc été amené à définir des critères de l’espèce permettant de décider si deux individus appartiennent ou non à la même entité.
Le premier critère qui fut utilisé est un critère de similitude : tous les individus semblables appartiennent à la même espèce. Or deux individus ne sont jamais exactement semblables et que de plus il existe des formes intermédiaires entre des individus d’espèces différentes. Cette conception a d’ailleurs conduit à une pulvérisation des espèces par divers auteurs, comme Alexis Jordan par exemple, qui distinguait 200 « jordanons » ou espèces élémentaires à l’intérieur d’une seule espèce de Crucifères : Erophila verna (L.) Chevall.
La découverte des lois de la génétique a permis d’ajouter à la similitude un second critère de fécondité, beaucoup plus précis et ne permettant plus que des exceptions assez rares. Des individus pouvant se féconder entre eux et se reproduire appartiennent tous à la même espèce. Des exceptions existent pourtant, attestées par les hybrides interspécifiques.
D’autres critères ont été recherchés dans divers domaines tels que la biochimie, la palynologie, etc., mais aucun n’a pu obtenir l’unanimité ni résoudre complètement le problème.
On doit actuellement se contenter de définitions grossières de l’espèce comme par exemple : Une collection d’individus semblables se transmettant cette similitude de génération en génération.
D’autres critères de diagnostic ont été employés comme
- Le critère phytogénétique. L’espèce est « le plus petit agrégat de populations (sexué) ou de lignées (asexué) diagnostiqué par une combinaison unique d’états de caractères chez des individus comparables (Nixon & Wheeler, 1990).
- Le critère de généalogie. Il existe une exclusivité basale, c’est-à-dire une coalescence de gènes : les membres d’une même espèce sont plus proches entre eux que d’un autre groupe. La difficulté vient qu’il faut connaitre les ancêtres dans ce cas.
- Une approche pragmatique : toute espèce doit pouvoir être reconnue par un non spécialiste ! En combinant les caractères morphologiques, écologiques (milieux privilégiés), systèmes reproducteurs, flux de gènes, distribution géographique et biologie moléculaire …