Biologie végétale
Règne végétal
Les Bryophytes
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Principales caractéristiques des Bryophytes
Avec les Bryophytes, une étape critique dans l’évolution au sein de la lignée végétale – la conquête des espaces terrestres – est franchie. Celle-ci implique, obligatoirement, la mise en place de mécanismes diversifiés, déjà évoqués, pour éviter le dessèchement de l’organisme. Une réminiscence de la vie aquatique des ancêtres dont sont issues les plantes – les algues vertes – persiste néanmoins avec la nécessité pour le gamète mâle de se mouvoir dans un milieu liquide pour atteindre l’oosphère. Se développer sur des terres émergées présente cependant quelques avantages déterminants pour des organismes autotrophes et phototrophes, tels que l’accès plus aisé à la lumière (dans le milieu marin, la lumière exploitable par les chloroplastes ne descend pas au-delà de 100 mètres de profondeur –cf. Figure 2) et aux composants gazeux de l’atmosphère CO2 et O2.
Figure 2 : éclairement en fonction de la profondeur dans la mer
Les Bryophytes constituent le groupe le plus primitif des Embryophytes. En fait, si elles produisent effectivement une structure de type embryonnaire au cours de leur cycle de développement, elles ne forment jamais de cormus vrai. Leur appareil végétatif ne possède pas de racines mais différencie des rhizoïdes. La partie aérienne, quoique relativement complexe et constituée, dans certains cas, d’un axe pourvu d’organes foliacés, ne peut jamais être assimilée à une tige portant des feuilles, tant sa structure anatomique est différente de celle des groupes plus évolués. On parlera plutôt de phyllidies (munies parfois d’une zone épaissie appelée nervure) et de caulidies comme sur la photo 1.
Photo 1 : Amblystegium confervoides
Les Bryophytes comprennent plusieurs classes (rassemblant près de 25.000 espèces, dont environ 9000 espèces d’hépatiques), les trois principales étant les mousses (Bryophytes vrais), les hépatiques et les anthocérotes. Elles ont en commun différents caractères qui justifient , provisoirement, vu le caractère paraphylétique des Bryophytes s.l., leur maintien actuel dans un même embranchement. . En fait, au sens strict, l’embranchement actuel des Bryophyta ne concerne que les mousses, les andréales et les sphaignes (à l’exception donc des Hepaticophyta et des Anthocerotophyta).
- Elles sont toutes de dimension modeste. L’absence de système vasculaire développé ne leur permet pas de s’élever dans l’atmosphère et donc d’affronter un environnement où l’humidité ambiante est réduite. Les espèces de Bryophytes restent généralement dépendantes d’habitats frais ou même franchement humides. Certaines espèces peuvent toutefois tolérer des climats relativement secs (comme sur les affleurements rocheux bien exposés) (Photo 2) où la disponibilité en eau est réduite. En effet, elles possèdent notamment la possibilité de capter directement l’humidité de l’atmosphère et de résister au dessèchement grâce à la capacité de reviviscence. D’autres Bryophytes acceptent des périodes prolongées de froid intense et survivent donc en Antarctique. Enfin, un beau lot d’espèces aquatiques subsistent, mais aucune ne sont marines.
- La prédominance du gamétophyte (phase haploïde) sur le sporophyte (phase diploïde) est absolue. Ce caractère est unique parmi les embryophytes et peut être considéré comme une voie sans issue puisqu’il ne sera pas maintenu dans l’évolution ultérieure. L’appareil végétatif des Bryophytes (c’est-à-dire la plante que l’on voit) représente donc le gamétophyte, c’est au niveau de sa morphologie que l’on relève les principales différences entre les groupes de Bryophytes. Le sporophyte, toujours parasite du gamétophyte, a un développement limité et réalise rapidement la méiose dont sont issues les spores qui donneront naissance à de nouveaux gamétophytes.
Photo 2 : Les mousses, sur sol filtrant, forment régulièrement une masse serrée afin de conserver un peu d’humidité par temps sec.