Biologie végétale

Écologie végétale

Diversité des paysages

1. La diversité des paysages​

La diversité des paysages végétaux s’explique à la fois par les conditions actuelles du milieu, par l’histoire de la biosphère et par l’action de l’homme, en relation avec les propriétés morphologiques et physiologiques des végétaux et le dynamisme des écosystèmes.

2. La variété des climats et des substrats

 

Les propriétés physico-chimiques du milieu abiotique varient considérablement d’un point de la biosphère à l’autre, même si l’on ne considère que les milieux terrestres non désertiques. La diversité du tapis végétal tient d’abord de ce qu’elle reflète fidèlement cette variété des climats et des substrats.

Rappelons tout d’abord qu’il convient de ne pas confondre la flore d’une région qui désigne l’ensemble des taxons qui croissent dans les limites de ce territoire et la végétation qui est le tapis végétal qui la recouvre et dans lequel on peut reconnaître différents types (ou formations) tel que forêts, prairies, savanes… Le taxon est une notion abstraite qui en l’occurrence correspond souvent à l’espèce végétale mais peut aussi désigner une sous-espèce, un écotype ou un genre.

a) La végétation

La physionomie du tapis végétal est soumise à des règles de zonation et d’homologie des milieux. Les éléments mis en évidence dans les formes biologiques expliquent ce phénomène. Lorsque le climat et le sol le permettent, le stade terminal d’évolution de la végétation est une forêt.

Le « climax » forestier n’est pas possible lorsque le climat est trop froid (régions arctiques, hautes altitudes) ou trop sec (savanes, steppes, prairies, pelouses, toundras). Ce climax climatique ou zonal correspond à de vastes étendues de potentialités forestières à la surface de la biosphère.

Les conditions édaphiques jouent un rôle secondaire en ce sens que le climat (en même temps que la végétation, la nature de la roche mère et la topographie) contrôle étroitement le développement des sols. Néanmoins, une espèce ne se rencontrera dans un climat qui lui convient que si le sol le permet. Un pédoclimax vient donc se superposer localement au climax zonal. Ainsi, si le sol n’est pas adéquat (terrains salés) ou en constante érosion, la forêt peut être remplacée par d’autres types de végétation.

b) La flore

La diversité des paysages végétaux se manifeste également dans des différences floristiques.
Les caractéristiques morphophysiologiques des végétaux sont en relation avec le milieu abiotique. Ces matières relèvent des cours d’écologie. Néanmoins, on peut rappeler rapidement les éléments suivants :

  • Chaque taxon ne peut se développer qu’entre des valeurs limites définies par sa tolérance spécifique. En réalité, on parle plutôt d’une plage de tolérance qui pour une espèce donnée est le reflet de la diversité génétique.
  • La tolérance spécifique observée sur le terrain, où la compétition intraspécifique et interspécifique joue librement, peut s’écarter sensiblement de la tolérance physiologique mesurée en conditions contrôlées.
  • Les valeurs climatiques extrêmes sont souvent plus significatives que les moyennes.
  • La hiérarchie climat/sol ne doit pas faire oublier que les facteurs du milieu agissent de pair. Autrement dit, l’action exercée par l’un est « contrôlée » par les facteurs concomitants (lois du minimum ou des excédents moindres que proportionnels).
  • Dans certains cas, les exigences de l’espèce varient dans l’espace. Ainsi par exemple les exigences édaphiques peuvent devenir plus précises, lorsque la plante croît vers les limites de son aire de distribution. Par exemple, le buis, Buxus sempervirens,1 est localisé en Belgique, limite Nord de son aire de distribution sur les sols les plus xériques et bien exposés, dans ce cas, des sols calcaires alors qu’il n’est pas lié au calcaire dans le reste de son aire.
  • L’aire géographique d’une espèce est aussi fonction de son adaptation à la dissémination de ses diaspores. Pour que soit assurée sa dispersion, il faut en effet que ses diaspores puissent atteindre une niche écologique adaptée à ses exigences et ses tolérances. Le vent, l’eau, les animaux sont les principaux agents de dispersion. Selon le cas, les distances parcourues seront plus ou moins grandes; encore faut-il tenir compte de la présence d’obstacles pouvant entraver très rapidement la dispersion (chaînes de montagne, océans, détroits, vents dominants…).

La diversité des besoins des végétaux se traduit dans la constitution des groupes socio- écologiques. Les flores donnent généralement les grands traits de l’écologie des espèces. Des répertoires écologiques spécialisés fournissent quant à eux plus de détails.

3. Les facteurs biotiques

Les facteurs biotiques imposent une contrainte supplémentaire à la distribution géographique des espèces. Interviennent principalement à ce niveau, les phénomènes de symbiose et de parasitisme, ainsi que les relations trophiques. Par contre, les phénomènes de compétition agiront surtout en modifiant la physionomie et la composition du tapis végétal.

L’homme est devenu un agent de dispersion essentiel. Il a volontairement ou involontairement introduit de nombreuses plantes d’une région à l’autre, d’un continent à l’autre. Il faut donc distinguer l’aire naturelle ou primaire d’une espèce de son aire artificielle ou secondaire (ex : épicéas,…), y compris les aires d’invasion des espèces exotiques envahissantes (Prunus serotina, Robinia pseudacacia). A l’inverse, il a réduit aussi, parfois considérablement, certaines aires. L’action de l’homme se manifeste également sur la physionomie de la végétation, sur les groupements végétaux et sur les écosystèmes.

4. La dispersion relative des océans et des continents

L’histoire de la biosphère montre que des modifications considérables ont affecté la disposition relative des océans et des continents. La configuration actuelle ne reflète donc pas les effets de ces éléments physiques en tant que barrières ou voies de migration au cours du passé.

5. Les variations climatiques

Induites par le phénomène précédent ou relevant d’autres causes, les variations climatiques de la biosphère au cours des temps géologiques ont entraîné de vastes changements dans la distribution géographique des espèces végétales et animales.

Pour comprendre la répartition actuelle des espèces, il faut donc se pencher sur l’histoire de la végétation (Paléobotanique) qui est elle-même liée à la disposition relative des terres et des mers ainsi qu’aux oscillations climatiques. C’est surtout ce dernier facteur qui a entraîné des migrations de flores. En réponse au facteur thermique, elles se sont effectuées (dans les deux sens) selon un axe nord – sud ou de haut en bas (montagne). En réponse aux variations du régime hydrique, elles se sont effectuées selon un axe général centre – marge des continents. Ces migrations sont évidemment liées aux autres facteurs influençant la distribution et notamment à l’existence des barrières topographiques