Biologie végétale

Morphologie végétale

Les prêles

Introduction

Les prêles appartiennent à un genre cosmopolite (Equisetum) et comptent une petite trentaine d’espèces.

Lorsqu’on remonte l’échelle du temps, on constate que le type « prêle » est présent depuis la fin du Carbonifère (> 280 millions d’années) ; le genre Equisetum n’est cependant connu avec certitude que depuis le Crétacé. Depuis, il a été en s’amenuisant quelque peu. Il est proche parent d’un groupe, entièrement disparu depuis le Triasique, mais qui a occupé une place prépondérante dans les végétations dès le Dévonien supérieur, soit durant près de 150 millions d’années. Mis à part les Psilophytes, il représente probablement le type le plus ancien de plante vasculaire de la flore actuelle.

L’exemple choisi est celui de la prêle des champs (Equisetum arvense).

Photo 1 : Strobile de la prêle des champs (les tiges fertiles diffèrent des tiges végétatives stériles

1. Appareil végétatif

Photo 2 : Axe aérien d’Equisetum

A. Organographie

La prêle forme des rhizomes souterrains pourvus de racines adventives et émettant des rameaux aériens dressés, dès le printemps. Ces axes aériens sont « articulés », striés (cannelures longitudinales) et (souvent) abondamment ramifiés.

Figure 1 : Appareil végétatif d’Equisetum arvense

Les feuilles sont représentées par des petites écailles soudées latéralement pour former une gaine enserrant étroitement l’axe comme une collerette (verticille). Dans leur croissance, les bourgeons axillaires percent la base de cette gaine et les rameaux paraissent ainsi insérés sous les feuilles. Les strobiles où se forment les spores, sont situés soit sur des tiges semblables aux tiges stériles (Photo 4) , soit sont situés au sommet de tiges non photosynthétiques (Photo 3).

Photo 3 : Tiges fertiles semblables aux tiges stériles chez Equisetum palustre

 

B. Anatomie

L’anatomie de la prêle est singulière : l’axe aérien présente un cercle complet de faisceaux vasculaires indépendants comprenant chacun un phloème compact et un métaxylème réduit à deux files souvent discontinues de quelques petits vaisseaux bordant le phloème vers l’extérieur; de petites lacunes s’y forment par destruction du protoxylème. Une grande lacune médullaire occupe le centre de l’axe et de petites lacunes peuvent encore apparaître dans le manchon cortical où elles alternent avec les cordons conducteurs.

Un endoderme peut parfois (E. arvense) :

  • entourer chaque cordon (Figure 2A) :
  • former un cercle continu à l’extérieur des faisceaux (Figure 2B) ;
  • former un double cercle continu (à l’extérieur et à l’intérieur) des faisceaux (Figure 2C).

L’épiderme – y compris les stomates – est imprégné de silice. Aucune formation secondaire n’est connue.

Figure 2 : Anatomie de la prêle des champs – coupe transeversale de l’axe aérien. A – endoderme en cordon ; B – endoderme continu ; C – endoderme double